samedi 17 février 2007

15,000 km et 1,500 photos plus tard...

Me voici donc à la 10e et dernière "blogerie" à propos de notre tournée de 17 jours. Sans vouloir réinventer le genre, j’ai essayé de vous faire connaître la douzaine de coins de terre que j’ai effleuré, ses habitants et ce que j’en ai pensé. Pensées souvent déjantées, sans doute causé par un manque intensif d’activité cérébrale de ma part.

Tout d’abord venons en au dernier et ultime tableau de cette virée : Milan. Avant de la côtoyer je connaissais 2 choses d’elle : la Scala, son fameux amphithéâtre dorée en fer à cheval, et le AC et Inter de Milan, deux équipes de soccer mythiques. Après l’avoir exploré pendant 6 heures, j’en sais un peu plus sur la Cathédrale Duomo de marbre blanc (la 2e plus haute après St-Pierre de Rome), les galeries de luxe Galleria Vittorio Emmanuelle, recouvertes d’un dôme d’acier et de verre, sa grandiose Piazza del Duomo, la piétonnière Corso Dante, le Castello Sforzesco baignés de ses milles feux et la Stazion Centrale, majestueuse gare même pendant sa triste rénovation.


Malgré la mise en garde sévère de mon agente de voyage chez CAA, j’ai même essayé les trains italiens. J’étais un peu nerveux à l’idée de parcourir les 40 km reliant Milan à mon hôtel de Gallarate, près de l’aéroport. Surtout que nous avions une correspondance à Rho; nom suspect qui ressemble plus à une éructation qu’à un nom de gare. Malgré la petitesse de cette gare de correspondance, 6 voies s’y croisent. Pendant mon attente de 10 minutes, trois trains y sont passés à cette heure tardive. On est loin de nos gares canadiennes. Bof ils ont les trains et nous, nous leur vendons…

L’Italie, un pays insensé où les taxis se conduisent à 140 accrochés au pare-choc du voisin, pays où personne ne respectent les files d’attentes, où à peu près toutes les voitures dans les grandes villes sont cabossées. Pays où l’on place des garde-fous aux trottoirs pour empêcher de s’y stationner. Pays où la notion de passage clouté est inconnue. Pays de passions démesurées. J’y reviendrai bientôt.

J’aimerais aussi vous parler de mon expérience des réseaux sans fil dans les 5 pays traversés. L’Espagne et le Portugal m’ont paru les endroits où les réseaux sont les plus étendues et accessibles gratuitement. Du côté de l’Italie il est très difficile d’obtenir un réseau gratuit, Vodafone offrant partout des réseaux payables à demande. Assez étrangement le Maroc est assez bien équipé et même le grand parc de Marrakech annonce l’accès wifi gratuit. Dans mon petit village de Suisse je me branchais sur le réseau gratuit de l’hôtel tout près de mon appartement. Je subissais tous les matins les railleries du gérant Alain qui me disait d’aller jouer dans les prés plutôt que de taper sur mon clavier.

Je conclue mon carnet de voyage en refilant quelques suggestions à ceux qui un jour aimeraient planifier une croisière avec escales dans plusieurs pays : prenez le temps de bien lire sur chacune des villes visitées; imprimez une carte avec les points d’intérêt et les meilleurs quartiers à visiter. Sans aucune personne ressource, vous n’avez souvent que quelques heures pour connaître une ville, que vous ne reverrez sans doute jamais. Assurez vous de bien savoir où le bateau est accosté lorsque vous commencez votre découverte. À Barcelone, la carte remise à bord nous indiquait le mauvais quai et nous avons perdu de nombreuses minutes à discuter et à chercher notre route. Si jamais vous décidez de vous séparer pendant la visite, munissez-vous de petits « walkie-talkie » portatifs, instruments qui faciliteront vos retrouvailles. Soyez armé d’eau en bouteille (évitez de boire l’eau locale), casquette, soulier de marche, crème soleil et un très utile petit dictionnaire de poche; en passant j’ai appris que « Sinistra » en italien ne veut pas dire avoir un air « sinistre » mais virage « à gauche ».

Sur le bateau soyez attentif à vos dépenses et demandez à votre agence de voyage la liste des « faux frais » que vous aurez à payer à bord. Quel ne fut pas notre surprise de découvrir que les petits caractères stipulant l’ajout de « frais de cabines obligatoires » ont fait grimpés la facture de plus 200$ à la fin du voyage, petite surprise qui nous a donnée le mal de mer…

Les voyages hors saisons représentent souvent d’excellentes aubaines (jusqu’à 2/3 de rabais) avec quand même du beau temps. Aussi il vaut mieux dépenser 10% de plus pour avoir une fenêtre avec balcon puisque vous trouverez le temps longs 11 jours dans une chambre sans distinguer le jour de la nuit. À la salle à diner, demandez d’avoir votre table sur le bord de la fenêtre, ce sera un autre paysage si jamais vous vous fatiguez des yeux de votre partenaire

Alors partez avec du soleil dans votre cœur et n’ayez crainte, vous disposez toujours d’un gilet de sauvetage dans votre cabine…




vendredi 16 février 2007

Les vagues à l’âme de mon ami “Crane”

On m’a dit que naviguer sur l’Atlantique en février, ce n’est pas de tout repos. La Méditerranée c’est un peu mieux, mais encore. Malgré le fait que mon palais flottant possède 4 stabilisateurs, il y a pas mal de houle, Réjean. Je n’ai aucune idée ce qu’est 1 ou 4 stabilisateurs mais à écouter le français « ti Jos connaissant » qui en parlait dans l’autobus, ça devrait nous empêcher d’avoir le mal de mer. Et bien « ti Jos », ça marche pas tes stabilisateurs… Depuis 2 jours j’ai le cœur sur le bord des lèvres, moi qui habituellement l’a sur la main.

François lui a déjà passé la journée d’hier avec son ami « Crane », manquant la rencontre avec Malaga, la séduisante. Il est resté étendu et assis toute la journée ayant été attaqué sournoisement par une gastro africaine. Le mouvement du bateau a su brasser chez lui de mauvais souvenirs. De tous ses soucis, il a fait le vide.




Systématiquement, avec ses jambes bioniques, François déclenche partout les alarmes



Ville andalouse par excellence, Malaga a changé de mains à plusieurs reprises au cours de son histoire, dû à sa localisation stratégique et son magnifique port naturel. Une des villes les plus méridionales de l’Espagne, elle est située à l’embouchure de la Méditerranée et de l’océan Atlantique, à deux pas de l’Afrique du Nord et des îles Baléares. Son passé romain et arabe a été préservé par 2 fabuleuses structures, le Castillo de Gibralfaro et la ville romaine d’Alcazaba.



Hier soir nous avons discuté quelques minutes avec notre personnel de bord. Par curiosité, j’ai demandé à la délicate Rizza, notre serveuse philippines de 27 ans, qu’elles étaient ses conditions de travail. Délégués syndicaux à vos barricades: elle travaille 12 heures par jour (de 6 à 22, avec une pause de 2 heures en avant-midi et 2 heures l’après-midi), 7 jours consécutifs du 7 janvier à la fin août 2007. En souriant elle nous dit qu’elle a congé de lunch, une fois tous les 30 jours. Son salaire : 1,000 euros par mois i.e. 1,600$ can. Petit calcul : 84 heures pour 400$ par semaine = 4.75$ de l’heure. Elle est consciente qu’elle ne gagne pas beaucoup en Europe, mais rajoute qu’aux Philippines, c’est un excellent salaire. Elle a un amoureux mais qui travaille sur un autre navire. Ça ne fait pas des enfants forts…



Demain nous accosterons à Savona, en Italie. Un autobus nous conduira à l’aéroport de Milan après 3 heures de route. Nous passerons la fin de la journée à visiter Milan. Le vol est prévu samedi matin à 7h00. Sur TV5 on a vu la tempête au Québec; grouillez vous de tout nettoyer avant qu’on arrive!

Avant de quitter le navire, je vais vous donner la liste des « moins » et des « plus» d’une croisière comme la nôtre :


Ce que je n’aime pas

Les frais cachés astronomique sur tout et sur rien

Le café médiocre. Même l’expresso a un goût quelconque

Les oreillers plats

Pas de wifi à bord

Les « %$ @ » de photographes très envahissants (13$ la photo 5x7)

Les documents en anglais parce que nous sommes nord-américains

Les bars fumeurs

Les annonces criardes au micro

Le bingo et les spectacles « matante » style « Théâtre des Variétés »


Ce que j’aime :

Les restaurants et buffets gratoss ouverts presque 24/24

Le nombre incroyable de salons et de bars où l'on peut se réfugier

La qualité et le choix de la bouffe (je pense que j’ai pris 10 lbs !)

Le service attentionné mais qui manque de sourire

La qualité du vin italien

La propreté en général (salle de bain, piscine, restaurant)

Le respect des horaires

Le service en 6 langues

TV5 et les nouvelles de Radio-Canada chaque jour


mercredi 14 février 2007

Une retraite dans l’Atlantique ?

Après une chaude journée de navigation, où les corps inanimés rôtissent sur le pont du bateau, nous longeons la côte de l’Afrique pour rejoindre, dimanche, Santa Cruz de Tenerife, dans l’archipel des Îles Canaries. Situé à 800 km au sud ouest de Casablanca, elles se nomment ainsi pas à cause des serins mais des chiens sauvages (canes) qui peuplaient l’archipel à l’arrivée des premiers explorateurs portugais au début du 15e siècle. Maintenant sous protectorat espagnol, elles jouissent d’un climat tropical puisque localisées à la hauteur de la Mauritanie.

Pour revenir à sa découverte, il semble qu’elles étaient déjà peuplées d’autochtones grands, blonds, aux yeux bleus, vivant dans des maisons avec une société organisée avec un roi, des prêtres… Ils parlaient un dialecte ressemblant aux langues germaniques. Probablement une colonie de vikings normands qui ont sillonnés ces mers du 8e au 12e siècle. En moins de 50 ans les conquérants portugais ont vendus tous les habitants comme esclaves, sur internet, et plus aucune trace d’eux ou de leur origine ne subsiste.

Ces îles volcaniques sont encore actives. De la fumée s’échappe encore de plusieurs cratères et un restaurant fait même la cuisine avec les effluves se dégageant de ces cavités. La veille de notre arrivée, un groupe de 7 touristes sont décédés après s’être aventurés dans une caverne et respirés des gaz toxiques.

Montagnes effilées et versants escarpés font de cette île un véritable paradis terrestre. Mais la réalité est tout autre; c’est un lieu de villégiature très prisé et foncièrement européen. Beaucoup de grues de construction, de bagnoles de luxe et de retraités en cavale.

Le dimanche tout est fermé. En marchant dans la vieille ville construite à flanc de montagne, nous trébuchons sur le typique marché aux puces canariens. Au programme : soutien-gorge vert lime, CD pirates, bébelles de Chine et autres cochonneries recyclées. Anne et Danielle ont quand même su dénicher des grandes nappes brodées, à une fraction du prix de chez nous. On peut y croiser de nombreux africains colorés. Depuis quelques années une vague de « boat people », originaire principalement du Sénégal, convergent vers les Canaries. Attirés par l’illusion d’une vie meilleure, ils déchantent vite en vendant de l’artisanat africain à des millionnaires blasés.


Au triste marché aux puces, j'ai vu le bateau de Rackam Le Rouge. Le plan du trésor est caché dans le mat du navire.



Après une autre nuit de navigation houleuse, nous rejoignons le port de Funchal, capitale de l’archipel de Madeire. Une autre série d’îles volcaniques situées à la hauteur du Maroc, à 500 km au nord des Canaries et au sud-est des Açores. Tout comme les Canaries, elles sont situées en Afrique mais sous protectorat portugais, bien que Lisbonne soit situé à plus de 1,000 km de là. Peuplé de 250,000 portugais, cet éden est réputé pour ses broderies et son vin cousin du Porto. De mon avis plus jolie que les Canaries, Madeire a su conservé son caractère historique en évitant l’anarchie de l’architecture moderne. La ville est littéralement couverte de fleurs, grimpant le long de la rivière, des fenêtres des maisons et des parcs sorties tout droit de l’île de Gilligan… Toutes les rues sont pavées de mosaïques fabriquées de fragments de marbre blanc, agrémentée de motif noir fait de pierre de lave. Une pure splendeur.

Une photo intime avec un grand ami à moi, Cristovao Columbo, le fameux détective privé


J’ai lu que Madeire jouit d’une fiscalité particulière s’apparentant à un paradis fiscal. Ce statut explique les prix élevés demandés pour tous les biens sur l’île. Voiliers de luxe et résidences cossues viennent confirmés nos doutes.

Je nous verrais fort bien finir nos jours dans cette idyllique contrée. Avec l’impression de vivre dans un musée à ciel ouvert, les gens souriants, courtois vous invitent à la détente. Nous devons rembarquer sur notre navire pour faire cap sur l’espagnol Malaga, cœur de l’Andalousie, situé sur la Costa del Sol. Au revoir ou plutôt à bientôt ma belle Madeira…

dimanche 11 février 2007

Yallah, Yallah ! ("Allons-y" en arabe)

C‘est à mon tour de faire une chronique du voyage, laissant à Benoît le soin du politico-historico-géographique, sa spécialité.

Il m’est difficile de parler de la Suisse. Plus de 33 ans après ma première visite, c’est toujours un plaisir pour moi d’y retourner, et suis toujours aussi triste de la quitter. Nos amis, Catherine et Luc, d’une hospitalité sans pareille, génèrent chez moi un défilé d’images émotives qui roulent dans ma tête. Le plus beau dans tout ca, c’est que nos meilleurs amis, François et Danielle sont comme larrons en foire avec eux. Que peut-on demander de plus sur terre que d’être entouré d’amis ?

Je vais directement à Barcelone. Un petit ajustement concernant le texte de Benoît : il a passé sous silence le fait que nous sous soyons perdus pendant la visite. Benoît voulait ajouter de nouvelles pages au blogue; après l’avoir laissé au café internet, l’endroit du point de rencontre était vague et il a été impossible de nous retrouver dans la foule. Danielle, François et moi, après maintes recherches, avons décidé de visiter et de retourner au bateau en fin de journée. Benoît y était déjà. Après vérifications, nous nous sommes rendu compte que nous avions visité les mêmes attraits touristiques, photos de Benoît et François à l’appui. Après ce quiproquo, nous avons ajusté notre façon de fixer nos points de rencontre.

Hier, c’était le Maroc. Casablanca étant une ville jeune, moderne et très européenne, nous avons plutôt opté pour une excursion à Marrakech où nous sentirons plus de dépaysement, pour notre premier rendez-vous avec l’Afrique.

Situé à 250 km de Casablanca, Marrakech ne possède que 50 km d’autoroute et prends 4 heures en autocar, d’ailleurs très confortable.

Le plus frappant de ce pays, ce sont 1. les grands espaces 2. les nombreux murs construits au milieu de nulle part, et 3. les papiers et déchets qui partout jonchent le sol. Le paysage est beau, mais un peu apocalyptique; on dirait qu’il n’y a pas de vie, ce qui n’est qu’une fausse impression, puisqu’à l’occasion, nous apercevons des gens marcher au loin. D’où viennent et où vont ces gens ? À perte de vue il n’y a rien.

Après 2 heures de route, premier arrêt pour les toilettes. « Saïr », notre guide marocain nous indique les toilettes à gauche. Une madame « pipi » voilée nous soutire 1 euro (1.60$), nous envoie en bas, dans une file d’attente d’au moins 30 personnes pour 2 toilettes turques. En remontant, à la boulangerie, on y fait le pain comme à « Upper Canada Village », mais pour eux, ce n’est une attraction touristique, mais leur façon de vivre. Tout juste à côté, un jeune boucher prépare la viande, enlève le gras avec ses ongles d’une malpropreté repoussante. Tout pour vous couper l’appétit !

Deuxième arrêt, Marrakech. Saïr nous rappelle de rester groupés, un guide à l’avant et à l’arrière encadrera le groupe. Malgré la sollicitation incessante des vendeurs itinérants, il est primordial de les ignorer. Nous marchons en direction du souk, le marché situé dans un labyrinthe de ruelles étroites et sombres. On y voit un bel étal d’orange dans une charrette tirée par un âne. On longe les comptoirs de poulets pendus par les pieds, à l’air libre, avec les mouches virevoltant autour. Plus loin, on évite des amoncellements de déchets. Cœurs sensibles s’abstenir, les odeurs distinctives sont omniprésentes. Un peu partout dans ce dédale de rues, pétaradent des dizaines de cyclomoteurs d’un autre âge qui nous frôlent, les vieilles dames voilées tentent de nous vendre des chameaux jouets, un vrai capharnaüm. Soudain au loin, on entend une longue lamentation incessante. Sur le chemin du retour, nous repassons devant ces mêmes petits commerces qui sont pour la plupart maintenant fermés. Nous comprenons la signification de ces cris : tous ont quittés suite à l’appel à la prière pour la mosquée, la deuxième de la journée.


La Medersas Ben Youssef, université coranique bâtie au 12e siècle. À cette époque, les arabes étaient plus petits

On reprend l’autobus pour aller vers une grande place. Saïr nous fait les mêmes mises en garde, notamment pour les charmeurs de serpents : nous pouvons les photographier, mais nous devons les payer. En fait cette règle s’applique partout à Marrakech, soit une photo = 1 euro ! Effectivement, dès que l’on aperçoit les serpents, les joueurs de flutes mettent aussitôt leur tambourine par-dessus pour être certains de récolter l’argent avant de faire danser le serpent. De jeunes vendeurs tentent de nous vendre des mouchoirs en papiers, serpents en bois et autres colifichets pour récolter un mince pécule.

Estomac solide et excellent système immunitaire sont indispensables pour consommer cette viande à 25 degrés

On nous amène ensuite dîner dans un restaurant typique. J’avoue que l’appétit ne m’est pas encore revenu avec toutes ces odeurs et cette viande dans les présentoirs insalubres. De toute façon je compte sur mes réserves pour sauter un repas.

Finalement, c’est un endroit très bien Après avoir servis les légumes, le poulet a été déposé sur l’immense table. J’en ai mangé du bout des lèvres. Il était délicieux et bien cuits, ce qui tue beaucoup de bactéries ! Les gars se sont rincés l’œil avec l’incontournable danseuses du ventre et autres musiques de couleur locale.

Mata Hari se fait vibrer les rondeurs au son du band local. Les touristes en redemandent...


En général ces gens ne semblent pas malheureux, bien qu’ils vivent vraiment avec des moyens d’une autre époque. Les principaux moyens de transport semblent être la marche, l’âne et le vélomoteur. Vélomoteurs de la dernière guerre probablement, sans immatriculation, avec souvent 3 personnes dessus, dont un jeune enfant. Par contre, partout nous apercevons des coupoles de télévision et voyons les gens marcher avec un téléphone cellulaire. Le contraste des nations émergentes.

Nous terminons notre visite de Marrakech par la visite d’une grande Casbah (magasin) un peu mieux organisée. On nous montre d’abord des tapis, et après nous en avoir déroulé une bonne dizaine, on nous demande la grandeur désirée. Du fait que nous ne voulions pas acheter, juste voir, on nous renvoie en bas, dans la caverne d'Ali-Baba (ce sont exactement leurs mots). Dans cette caverne, il y a de tout : des Djellabas, des babouches, des tajines, de superbes tables de nacres. Mais il y a surtout des vendeurs. Et leur insistance étourdissante à nous vendre n’importe quoi. Ils se mettent à trois pour vanter un article et dire qu’on peut négocier. Il y a de si belles choses, mais ces gens sont tellement agressant que je n’ai qu’une seule envie, déguerpir pour qu’ils arrêtent de m’embêter. Nous achetons quelques bricoles et demandons l’aide du guide pour la négociation. Ce dernier obtiendra un bon pourboire pour avoir fait baisser le prix.
Des cicognes postées au sommet de ce minaret d'où partent les appels lamentatoires de l'iman pour la prière

Le retour de 4 heures en bus se fait dans la bonne humeur malgré la circulation dense et les dépassements dangereux. Cette journée intense et excitante nous restera en mémoire longtemps. Un autre 50 ans peut-être ?

Anne

Il était un petit navire

Comme le plus petit des matelots dans la chanson de notre enfance j’ai l’impression qu’effectivement ils veulent me manger. Plus de 8 euros la minute (13$ can) pour téléphoner, 1$ par minute pour l’accès à l’internet sans parler du fait que l’alcool personnel est interdit sur le navire. S’ils vous y prennent, on confisque et pour vous les remettre à la dernière escale. Un peu militaire mais il faut comprendre que ce type de croisière se finance en grande partie avec les achats accessoires de ses passagers. Vous me connaissez, jamais je n’aurais désobéi aux consignes et apporter d’excellents vins italiens dans mes valises…

Hier, Barcelone, la capitale du pays Catalan. Une mégapole unique de 3 millions d’habitants (la 2e après Madrid) où la ville médiévale côtoie les constructions modernes. Nous avons déambulé sur « Las Ramblas », rue piétonnière de plusieurs kilomètres où les amuseurs de rue se mêlent aux étals de fleurs et de marchands d’oiseaux. Même le port est attrayant avec des centaines de voiliers et la passerelle moderne qui la survolent. On s’y sent bien et aimerait y rester plus longtemps. De retour sur le bateau je m’engouffre dans un livre que j’avais acheté pour l’occasion. 50 pages plus tard, on mange encore. Un spectacle de Flamenco excitant vient nous brasser avant le dodo.

Aujourd’hui nous naviguons vers l’Afrique. Nous longeons le sud de l’Espagne pour rejoindre le détroit de Gibraltar plus tard en soirée. La mer est calme et la température extérieure est d’environ 18 degrés. Il n’y a personne en bikini en bordure de l’immense piscine parce qu’avec la vitesse de croisière de 35 km/h et les vents dominants de la Méditerranée et de l’Atlantique (60 km/h), il fait assez frais sur le pont pour refroidir mon vin blanc (oups je veux dire mon jus de pomme). Un air de fête règne sur ce paquebot, qui ressemble un peu à ce que l’on retrouve sur nos trains transcontinentaux.

Le personnel à bord est principalement originaire des Philippines. Souriant, travaillant et très discret. Outre leurs bas salaires, ils ont été choisis parce qu’ils parlent tous le portugais, langue latine comme le français, l’italien ou l’espagnol. Les Philippines conquises par les Portugais au 17e siècle ont été assimilés de façon radicale à la culture portugaise, les conquérants obligeant même les habitants à ne porter que des patronymes portugais. Notre sommelier lors du repas en soirée est Igniatius et notre serveuse est Rizza, avec le teint d’ébène et le sourire Pepsodent.

Je me sens particulièrement confortable dans ma chambre. Tout le mobilier, la salle d’eau, la douche et les garde-robes sont fabriqués par la même entreprise qui a conçu nos trains Renaissance. Même douche qui coule ou séchoir tubulaire qui ne sèchent que les chauves et cabinet de toilette qui peuvent vous émasculer si vous oubliez de vous lever en tirant la chasse d’eau. En fait avec le tangage et le roulis du bateau je me crois en route vers Moncton au Nouveau-Brunswick pour rencontrer mes collègues du bureau Internet. Non, je suis en route pour un tour de 14 heures de Casablanca à Marrakech, le jour de mon 50e anniversaire…


mercredi 7 février 2007

Carpe Diem


Aujourd’hui aux petites heures du matin nous avons quitté la Suisse pour passer en Italie par le col du Grand Saint-Bernard (l’abbaye et le gros chien avec un baril d’eau-de-vie qui sauve les skieurs des avalanches). Nous avons testé notre Volkswagen Passat 6 vitesses. Les suisses appellent cette voiture la « VV » puisque le W se prononce V en allemand. Un paysage grandiose entrelacé par une route accrochée à flanc de montagne. Des montées plaquées de glace noire et des Mercedes qui vous collent aux fesses nous obligent à faire rugir notre cylindrée.

Nous avons aussi un bateau à rencontrer à 13h00 au port de Savona, entre Gène et Monaco, et une bagnole à retourner vers midi. Aucune marge de manœuvre puisque le bureau de location d’Europcar ferme pendant 3 heures pour le lunch (de 12h30 à 15h30)… L’Italie ma chère, c’est un autre monde.

Hier comme prévu on se l’est coulé douce en se faisant mariner la carcasse à 35 degrés dans l’eau chaudes des montagnes à Saillon pendant 2 heures. Et dire que mon Blackberry ne fonctionne pas ici, j’aurai pu retourner une bonne vingtaine de courriel, assis dans la soupe ;-)


Au pied du chateau de Saillon se trouve la station thermale. Saillon, un casque guerrier abandonné dans la plaine.


Hier soir tous les copains de l’époque se sont retrouvés chez Catherine et Luc pour une raclette traditionnelle valaisanne. Et je vous prie de croire que c’est du sérieux. Luc trime ferme pour servir ses 14 convives et le « fendant » suisse coule à flot. Anne et Danielle commettent un crime de « lèse-majesté » en posant sur la table un immense bol de salade. Nous aurions décapité Martina Higgins ou envoyé David Abischer dans les mineures que l’affront n’aurait pas été aussi grave. François et Alain l’aubergiste, échangent leurs dernières blagues salées sur les suisses et les québécois. Oreilles chastes s’abstenir.
Pas de répit pour Luc. L'usage du four à raclette traditionel est inscrit dans la constitution suisse.


On invite les copains à venir nous rejoindre au Canada pour une cabane à sucre, une expédition de motoneige ou une partie de pêche. On attend les réservations. Je demanderai une subvention à Tourisme Québec pour mes démarches de commercialisation en Suisse.
Dans la cave de Luc, nous retrouvons des artefacts du Québec.


Je vous écris de ma chambre à bord du bateau. Plus de 2,000 passagers et 800 membres d’équipage peuplent ce navire. Un bateau gigantesque de 12 étages de Costa Cruise mouille dans ce petit port de mer comme un gratte-ciel blanc sur la riviera italienne. Nous voguerons 11 jours vers l’Espagne, le Maroc, les îles Canaries et Madère. Coïncidence : le bateau compte 11 bars…

Je pensais me retrouver avec une clientèle de « Active Seniors » comme on les appelle en Marketing. Mais en fait il y a beaucoup de jeunes couples (voyage de noce ?), de familles avec enfants et des « late boomers » comme nous. Principalement des italiens mais aussi beaucoup d’allemands, de français et de japonais. Aucune trace d’américains (snif).

Demain Barcelone pour le lunch. J’y suis allé quand j’avais 14 ans avec ma famille mais mes souvenirs sont diffus. Il paraît qu’elle a beaucoup changé. Moi aussi. On devrait bien s’entendre.

lundi 5 février 2007

Randonnée alpine au sommet de l’Europe

Une autre journée ensoleillée se pointe ce matin. Depuis notre arrivée pas un seul petit nuage et une température le jour toujours au dessus du 0. On saute dans nos bagnoles noires germaniques et file pendant 40 km à flanc de montagne vers les plus hauts sommets des Alpes, le village de Zermatt, en trekking près du Grand Cervin.

Les automobiles ne sont pas autorisées à Zermatt, village hyper-touristique niché dans ce col unique du sud de la Suisse. On stationne au village de Tash et grimpe en train à crémaillère, le Glacier Express, une sorte de train sur rail muni d’engrenage au milieu de la voie.

Aussitôt à Zermatt, Luc nous offre de gravir le Cervin en cabine mais au guichet on nous dit qu’il n’est pas permis d’y faire de la randonnée. Nous optons pour un autre sommet, le Rothorn (la corne rouge), à 3 103 mètres. Le grand Cervin (Matterhorn) fait 3 883 mètres.

On y accède par 1 autre train et 2 téléphériques qui vous offrent des paysages à la « hauteur ». Rendu au sommet je ressens le manque d’oxygène. Entouré par une dizaine de sommets de plus de 3 000 mètres, le plus haut des alpes la « pointe Dufour » s’y retrouve à 4 634 m. On peut y voir un glacier derrière nous, le glacier Findeln. Je pense alors à mon copain Raymond, qui pour son 50e anniversaire s’est offert une montagne de 7,000 m tout près de l’Everest et qui a malheureusement subit un ACV pendant la montée. Il est maintenant sur pied mais avec de nombreuses séquelles.

Nous redescendons plus bas pour débuter la randonnée à Sunnegga (2 288m) jusqu’à Zermatt (1 620) qui dure environ 2 heures. Nous arrêtons manger la saucisse et le rostis dans un mayen, ancienne maison de berger, abritant maintenant un petit restaurant « Chez Vrony ». Ça parle fort l’allemand mais on se débrouille avec notre accent de Joliette.

De retour à Zermatt, nous reprenons le train de retour sans vraiment vérifier la destination du train. Catherine est inquiète mais Luc est calme comme un garde suisse. Lorsque le train passe devant notre gare sans s’arrêter, son flegme fond comme raclette au soleil. Nous sommes quittes pour marcher dans des pistes de ski de fond à l’obscurité, pour revenir au stationnement.

Demain au programme : les bains thermaux dans la vallée et le magasinage (Anne veut un vrai four à raclette). La soirée de lundi sera tranquille puisque nous partons très tôt mardi pour faire 430 km de route en Italie (4.5 heures) vers Gènes où nous partons pour notre croisière en Méditerranée. Je tape cette chronique en écoutant le Superbowl en allemand. Très dépaysant…

dimanche 4 février 2007

François et son roulé suisse

Départ canon ce matin au levée du soleil. Luc nous ramasse vers 10h00 pour skier. Benoit et Danielle se défile afin de prolonger la pause-café. Anne et François dévalent les pentes quelques minutes pour finalement se retrouver plus tôt que tard à la buvette chez Félix, à mi-parcours, avec les copains afin de s’enfiler quelques blancs sous les chauds rayons helvétiques.

Danielle et moi empruntons les cabines pour rejoindre le groupe au restaurant « pas de Maimbré », situé au sommet du Wildhorn. Vers 14h00 les amis se pointent sous les chauds rayons de Galarneau. Nous nous enfilons quelques croûtes aux fromages, noyés de Gamay. Divin.

Une surprise nous attend. Luc a concocté un cadeau de choix pour nos cinquantenaires. Plutôt que d’opter pour une montée au paradis avec la grosse cochonne du village, nous avons droit à une descente de 2,500 mètres en parapente. Merde, c’est 8,000 pieds ça. Malgré que j’ai volé dans les pires coucous de Cessna, de Otter, de Beaver d’enfer depuis 30 ans pour rejoindre mes rivières de rêves, ça c’est fait en tissu et je refuse d’y monter. Danielle, elle, accepte de prendre ma place. Deux minutes plus tard elle s’envole avec Daniel, un freak du parapente qui en fait depuis 20 ans, avant même que le parapente existe officiellement. Danielle, ma copine que j’ai connue sur les bancs d’école en 1969, m’impressionne. Elle, généralement de caractère prudente et casanière, s’envole avec mon cadeau de fête dans les cimes enneigées de la Suisse. Quel moron je suis !

Le cadeau de mon copain François, mon pot depuis 1972 (secondaire 3), et qui a marié ma copine Danielle, est plus difficile a déballé. Le décollage foire « big time ». Il est en botte de ski ce qui rend le parcours de 45 degrés hasardeux. Il trébuche et le pilote ne peut redresser l’appareil. Ils n’arrivent pas à décoller et François parcoure plusieurs dizaines de mètres sur le ventre, chevauché par l’instructeur. L’instructeur et lui doivent remonter la pente avec le gréement qui pèse 25 kilos. On s’inquiète pour François avec ses 2 hanches artificielles payées avec nos taxes. Après une remontée ardue, il redécolle comme un cygne pour atterrir 5 heures plus tard sur une plage dans le sud de l’Italie. Deux jours plus tard il nous rejoint avec le sourire aux lèvres…

Une soirée calme avec nos amis, viandes sur pierrade, en visionnant les photos de nos enfants et des films des plus grandes vaches lutteuses du Valais. À défaut de la grosse cochonne du village, nous aurons eu droit à la grosse vache lutteuse du village. Une soirée de l’âge d’or, groupe auquel nous appartenons maintenant…

vendredi 2 février 2007

Anzère et contre tous

Départ de Dorval avec 30 minutes de retard pour déglacer les ailes. Selon l'itinéraire nous avons une correspondance serrée à Francfort pour Milan d'à peine une heure en plus de changer de terminal... Arrivée à Francfort avec 30 minutes de retard, nous avons traversé l'aéroport à la course pour rejoindre notre vol 8 minutes avant le départ. Les gens de Lufthansa nous attendaient avec le sourire, un petit baume sur ce "Rat Race".

Nous voilà à Milan derrière le volant d'une rutilante Passat noire. Il est 11h00 ici mais 5h00 du matin dans mon vieux corps. Que le diable l'emporte, nous nous arrêtons sur le bord du Lac Majeur pour se taper une vraie pizza italienne avec un vin de Toscane.

On traverse les Alpes vers la Suisse, au col de Simplon et l'aigle de Napoléon au sommet de ce col nous rappelle qu'il est passé par ici avec ses troupes au début du 19e, mais à pied.

Vous cherchez un petit chalet isolé en montagne. J'ai trouvé ce qu'il vous faut en Suisse.


Redescendu de l’autre côté des Alpes, les paysages sont grandioses. La neige manque. Les vignes sont visibles sur les pentes malgré ce 1er février. En 2 temps, 3 mouvements nous sommes à Anzère, au pied du Wildhorn (2,400 mètres). Là nous attendent des amis de longue date qu’Anne a connu pendant les vacances d’hiver dans les années 70. Catherine et Luc nous reçoivent à bras ouvert, avec une fondue au fromage arrosée d’un « fendant » local, le vin blanc typique du Valais.

Petit village de 450 personnes, celui-ci triple en haute saison. L’architecture des maisons y est hyper-règlementée pour éviter l’anarchie. En 1992, lors de ma dernière visite, le village me semblait plus petit. Aujourd’hui un boom immobilier a fait poussé des chalets (suisses bien sûr) partout dans la montagne. Toutes les constructions sont très typiques mais semblables. Les russes arrivés en masse construisent des chalets de plus de 4 millions de dollars. Le prix moyen d’un chalet de 2,000 pieds carrés ici coûte $1.5 millions.

Nous avons grimpé la montagne à partir d’Anzère où nous avons festoyé au sommet avec des amis. Tout le groupe est redescendu en ski en fin de soirée (1,000 mètres de dénivellé) sauf les Québécois qui ne connaissaient pas bien la piste. Il faut dire que ces pistes ne sont pas éclairées et que cette soirée est planifiée exclusivement en fonction de la pleine lune.
Même la nuit, la vallée est de toute beauté

La fête s’est terminée sur la grande place du village en sirotant un vin chaud sucré. Notre appartement est situé en face de cette grande place et la vue y est imprenable.
Ça brasse fort sur la grande place, collé, collé.

mercredi 31 janvier 2007

C'est un départ - The're off !


Voilà c'est un départ.

Les bagages sont bouclés et nous sommes prêts à affronter notre destiné. On se tape la Suisse, l'Italie, l'Espagne, le Maroc, le Portugal, tout ça pendant 17 jours...Ouf un programme chargé pour affronter notre 2e demi-siècle.

Anne, Benoit, Danielle et François